Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, dans Le Monde :
Au milieu des années 1970, dire « transition » plutôt que « crise » rendait le futur beaucoup moins anxiogène en l’arrimant à une rationalité planificatrice et gestionnaire. Les mots sont piégés : appliquée à l’Histoire, la « transition énergétique » nous empêche de voir la persistance des systèmes anciens.
Vincent Capdepuy, « géohistorien », dans Le Monde :
La question environnementale, qui préoccupe beaucoup nos jeunes, et pour cause, puisque nous nous apprêtons à leur laisser un monde passablement amoché et potentiellement propice à quelque cataclysme, où est-elle ? Ah oui, en « transition ». Minable et tiède concept qui escamote un problème profond, qui appelle sa géographie et son histoire. Le concept d’anthropocène n’aurait-il pas été préférable ? Non pas parce qu’il serait scientifiquement accepté et neutre, mais bien au contraire parce qu’il pourrait agir comme un détonateur à questions.