Doug Johnson, Ars Technica :
The Institute of New Economic Thinking report doesn’t place a hard deadline on a cost plateau for renewables. Rather than a plateau caused by advancements, Ives said the greater likelihood is that the prices will decrease slower once things like solar and wind end up dominating the market. At that point, technological advances may very well still happen, but they might not be rolled out as frequently as they are now. “It’s the deployment that slows it down,” Ives said.
Les conclusions de l’article de l’INET sont encourageantes, et s’ajoutent au monceau de preuves qu’il est possible de fermer progressivement les anciennes centrales nucléaires sans faire l’erreur de dénucléariser plus vite que l’on décarbone. Mais comme à chaque fois que j’obtiens des réponses, je ne peux pas m’empêcher de me poser de nouvelles questions.
Les sources d’énergie renouvelables reposent sur des technostructures extraordinairement complexes, et extrêmement fragiles. L’actualité nous montre comment la désorganisation d’une seule filière, la production de semi-conducteurs d’ancienne génération, peut faire chuter d’autres filières comme des dominos, de l’industrie automobile à la production d’appareils électroménagers en passant par… la fabrication de brosses à dents électriques.
En croyant nous sevrer des substances délivrées par les pipelines, nous tombons dans une nouvelle dépendance économique et géopolitique pour les composants à forte valeur ajoutée des éoliennes et des panneaux photovoltaïques. Nous nous émerveillons de payer si peu aujourd’hui, mais nous risquons de le payer cher demain. Nous avons peut-être intérêt à provoquer le « plateau tarifaire » pour préserver la résilience de nos chaines d’approvisionnement.
De la même manière, nous échangeons notre addiction malsaine à l’uranium contre une obsession maladive pour le sable. Le sable qui entre dans la composition de la fibre de verre des pales des éoliennes, le sable dont on extrait le silicium indispensable à la fabrication des cellules photovoltaïques, le sable du béton qui arrime ces installations. Et pas n’importe quel sable !
Chaque éolienne, chaque panneau photovoltaïque, porte les traces de la destruction d’écosystèmes et de l’exploitation des plus démunis. Des traces qui restent, puisque les filières de recyclage sont d’autant moins rentables que le cout des installations baisse, ainsi les sources d’énergie renouvelables renouvèlent-elles les sources de déchets. De la bombe à la bombe à retardement.
Je reviens toujours à la même conclusion : plus c’est moins, moins c’est plus. Nous ne nous en sortirons pas sans promouvoir des solutions plus simples, plus décentralisées, plus ancrées dans leur terroir1. Nous ne nous en sortirons pas sans réduire notre consommation énergétique. Nous nous concentrons sur la partie émergée de l’iceberg, mais c’est par l’autre bout qu’il fond.
Par un heureux hasard, Low-tech Magazine vient de publier un article sur des panneaux photovoltaïques plus simples et plus durables. Sur la décentralisation des sources d’énergie renouvelables, et la manière dont elles peuvent s’inscrire durablement dans le paysage en devenant le support d’une construction sociale, voir l’exemple des coopératives de production en Espagne. ↩︎