Distraction-free writing tools are an admittedly niche category, but Astrohaus’ next device is at least paying homage to a cult favorite. The Freewrite Alpha, announced on August 28, appears to be directly inspired by the Alphasmart, a “smart keyboard” that was discontinued in the early 2000’s that’s since become a favorite of writers who value its affordability and simplicity.
— Ian Carlos Campbell, « Freewrite’s new smart typewriter is a spiritual AlphaSmart successor » (Input)

Cela va plus loin qu’un « hommage » : Renaissance Learning, fabricant des « machines à écrire numériques » AlphaSmart, semble avoir cédé le nom de domaine alphasmart.com à Astrohaus, fabricant des machines Freewrite. Le site avait été abandonné en avril 2014, quelques années après la gamme AlphaSmart elle-même.

Le Freewrite Alpha n’est rien d’autre qu’une réinterprétation « moderne » du Neo 2, le dernier rejeton de la lignée AlphaSmart, fondée au début des années 1990 par une poignée d’ingénieurs formés chez Apple. Mais alors que l’on peut encore trouver des Neo 2 pour quelques (dizaines de) dollars sur les sites d’enchères en ligne, des milliers d’exemplaires dorment encore dans les armoires des écoles américaines1, Astrohaus demande la coquette somme de 349 $.

Oui, le Freewrite Alpha est nettement plus gracieux que son « inspiration », avec sa texture granitée et ses coins arrondis. Mais pourquoi sa batterie (intégrée) de 4 200 mAh n’assure-t-elle qu’une centaine d’heures d’autonomie, quand on peut écrire pendant des semaines et des semaines avec les deux piles LR6 (amovibles) du Neo 2 ?

Oui, le Freewrite Alpha reprend l’écran à cristaux liquides tout en longueur de son « inspiration », qui affiche quatre lignes de 26 points ou six lignes de 15 points. Mais quitte à sacrifier l’autonomie, pourquoi ne pas avoir réglé son principal défaut, l’absence de rétroéclairage ?

Oui, le Freewrite Alpha prend en charge infiniment plus d’arrangements de clavier que son « inspiration », qui possédait des touches fragiles et des mécaniques à ciseaux chuintantes plutôt que des touches à tige MX et des mécaniques Kailh Choc v2. Mais pourquoi diable retirer les touches fléchées ?2

Oui, le Freewrite Alpha transfère ses fichiers dans le nuage avec le système Postbox. Mais pourra-t-il encore être utilisé lorsque l’entreprise viendra à disparaitre ?3 N’importe quelle machine AlphaSmart peut encore transférer ses fichiers… en émulant un clavier.

Oui, le Freewrite Alpha est réinterprétation « moderne » du Neo 2. Mais cela ne garantit pas qu’il soit nécessairement « plus avancé ». Et puis le service client d’Astrohaus est à peu près aussi réactif que celui d’AlphaSmart. (Bon, cela dit, j’ai réservé un exemplaire contre un dollar symbolique.)

. Astrohaus prend les précommandes sur Indiegogo contre 269 $, soit 280 € au cours actuel, sans compter les frais de port (20 $ vers la France) et les taxes (je n’ose pas imaginer). En prenant en compte l’inflation, le Freewrite Alpha vaut donc tout juste 100 $ de plus que l’AlphaSmart Neo 2 à l’époque. Je suis évidemment le futur propriétaire de l’exemplaire nº 11, qui devrait être livré… en juillet 2023. Faites ce que je dis, pas ce que je fais, tout ça.


  1. Malgré les efforts d’Astrohaus pour tarir la source, en rachetant les exemplaires encore en circulation contre un coupon de réduction pour l’achat d’une machine Freewrite. ↩︎

  2. Indice : « faire écrivain torturé » avec une machine bizarre dans un coffee-shop en attendant le reste de l’équipe marketing n’est pas tout à fait la même chose qu’« être un écrivain torturé » avec un ordinateur déglingué dans une bibliothèque municipale en attendant que le succès (ou la mort) vienne. ↩︎

  3. Le système de synchronisation par USB finalement ajouté aux nouveaux modèles ne répond pas à ma question : peut-on activer ces machines, et les utiliser au long cours, si les serveurs distants sont débranchés ? Astrohaus n’a jamais voulu me répondre. ↩︎