Jean-Pierre Bacri fait décidément un excellent grincheux et un superbe fataliste. Indispensable élément de Cherchez Hortense, il y est juste, drôle, sensible, subtil, bref, remarquable. Sixième avatar de Pascal Bonitzer, il tient ce film à lui tout seul.

Kristin Scott Thomas fait décidément une parfaite bobo et une sublime névrosée. La clope au bec et la larme à l’œil, elle est victime consentante-malgré-elle, opposante puis adjuvante, ni détestable ni sympathique.

Claude Rich fait décidément un fantastique vieillard et un merveilleux salopard. Il concentre tout ce que le père et la République peuvent avoir de cruel et de pervers pour leurs enfants, ne parvenant à se faire pardonner que grâce à son irrésistible fantaisie.

Isabelle Carré fait décidément une épuisante quadra fringante et une affligeante fausse étourdie. Omniprésente cette année1, elle gagnerait à se faire plus rare sous peine de lasser dans son registre monocorde.

Elle en devient le principal problème de ce film. Fausse note dans une partition rondement menée, elle en révèle les artifices faciles, les ornementations éculées. Comédie légère sur un sujet lourd, Cherchez Hortense en devient une succession de situations réchauffées dont on oublie le fil rouge.


  1. On l’a très récemment vu dans La Cerise sur le gâteau et dans Du vent dans mes mollets↩︎