John Siracusa, Ars Technica :
Though the Lion name suggests the end of something, the content of the operating system itself clearly marks the start of a new journey. Seemingly emboldened by the success of iOS, Apple has taken a hatchet to decades of conventional wisdom about desktop operating systems. […] Over the past decade, better technology has simply reduced the number of things that we need to care about. Lion is better technology. It marks the point where Mac OS X releases stop being defined by what’s been added. From now on, Mac OS X should be judged by what’s been removed.
C’est ainsi que John Siracusa ouvre et ferme la conclusion de son test-fleuve d’OS X Lion. Je dois avouer que cette conclusion me surprend : je ne pense pas que le même Siracusa, il y a quelques années, aurait célébré le parti-pris de la simplification de Mac OS X. Elle est néanmoins révélatrice : il y a d’une part ce qui compte et qui est souvent sous-estimé, et d’autre part ce qui est dispensable mais concentre pourtant la plupart des discussions. Le parti-pris d’Apple, se concentrer sur ce qui compte vraiment dans un ordinateur au-delà de la métaphore éculée du bureau, semble prendre.
Ce qu’a fait Apple, avec OS X Lion, est en effet très intéressant. L’ensemble Mac App Store-Launchpad-plein écran-Auto Save-Versions-AirDrop-Spotlight supprime la plus grande cause de frustrations dans l’utilisation d’un OS — la gestion de fichiers. Apple pose la bonne question : qu’est-ce qui est réellement important, savoir où un fichier est précisément rangé (paradigme du bureau et du système de fichiers, informatique du fichier) où savoir comment y accéder (paradigme de l’application, informatique de la tâche) ?
Ce renversement de l’informatique, du fichier à la tâche, lui permet de s’extraire de la métaphore de la tangibilité. Mon ordinateur doit-il ressembler à une version numérique de mon bureau, où les papiers s’empilent, ou doit-il être au contraire une abstraction complète, un outil m’aidant à accomplir des tâches ? À choisir, je prendrais toujours la deuxième option : je ne veux pas avoir à gérer mes fichiers, je veux simplement les utiliser.
J’ai cependant l’impression qu’avec OS X Lion, Apple ne va pas encore assez loin. Mission Control par exemple me parait loin, très loin de remplir sa tâche : supprimer la gestion des fenêtres, une autre grande source de frustrations. En n’allant pas jusqu’au bout de ce renversement cul par-dessus tête de l’utilisation de l’informatique, Apple crée chez moi (et d’autres certainement) une frustration, frustration qui se transforme en source de frictions, l’inverse du but recherché.
Lion est sans aucun doute une première ébauche, mais je voudrais déjà être au crayonné, parce que je crois pressentir le grand dessein. Et je suis impatient de le voir de mes yeux vrais.