Thomas Ricker, The Verge :
The VanMoof V is faster than both Europe’s 45 km/h limit for so-called speed pedelecs and the 28 mph limit for Class 3 e-bikes in the US. Although VanMoof says the bikes will include integrated speed settings tuned to each country’s regulations, it’s using the launch to plead with lawmakers, particularly in Europe, to “urgently update e-bike regulations” that are stifling the development and adoption of fast e-bikes as car replacements, and thus slowing progress towards a more sustainable future. “During the development of the VanMoof V, VanMoof intends to work with city governments to explore solutions from geofencing to revised speed regulations,” the company says in a press release.
VanMoof joue à un jeu dangereux. On voit déjà des livreurs filer à toute vitesse sur des vélos orange qui sont en fait des mobylettes électriques1, en appuyant sur l’accélérateur d’une main et en défilant sur leur smartphone de l’autre, sans porter de casque2 ni d’attention aux autres usagers des pistes cyclables sur lesquelles ils n’ont pas leur place.
Le victim shaming faisant loi, ces engins dangereux pourraient favoriser le retour du mauvais débat sur l’obligation du port du casque, dont les effets délétères sur la pratique (et donc la santé publique) sont bien connus. Ne parlons même pas de l’assurance et de la plaque d’immatriculation, vieux arguments des cyclophobes, qui profitent des (rares) accidents graves pour renverser la charge de la preuve, sans autre argument que « ouimélécyclisses ».
C’est un vrai enjeu, parce que nous avons besoin d’un spectre de mobilités individuelles entre le vélo et la voiture pour répondre à la variété des besoins3, ceux des particuliers comme ceux des professionnels, dans les centres urbains comme en rase campagne. Mais il va falloir faire preuve d’une grande subtilité : ce qui est probablement valable pour un vététiste ne l’est assurément pas pour un vélotaffeur, ce qui pourrait contribuer à normaliser le cargo d’entreprise pourrait bien tuer le cargo familial.
L’attaque bête et méchante des (maigres) règlementations en place par une entreprise perfusée de capitaux risque soit de provoquer une réaction épidermique, soit de privatiser le débat. Le vélo et le futur des mobilités valent mieux que ça. (Et puis ce n’est pas comme si VanMoof ne devait pas régler quelques problèmes basiques avant de prétendre mener la contre-révolution.) Les associations ne sont décidément pas près de baisser la garde…
Voire des engins ouvertement illégaux. ↩︎
Ou rarement, et pratiquement jamais le bon. ↩︎
Quand je serai grand, j’aurais un tricycle. ↩︎