Monocle is a full text search engine indexed on my personal data, like my blog posts and essays, nearly a decade of journal entries, notes, contacts, Tweets, and hopefully more in the future, like emails and web browsing history. It lets me query this entire dataset to look for anything I’ve seen or written about before, and acts as a true “extended memory” for my entire life.
Atteint d’une syllogomanie numérique à faire défaillir les futurs archivistes, j’ai conçu un système similaire (quoique nettement moins abouti) en 2008. Un tas de code Python pompeusement baptisé Hugo1 indexait mes notes, mes billets et mes articles, mes tweets, et mes courriers électroniques. Je l’ai rapidement abandonné : le problème n’est pas de sérialiser des données textuelles, mais d’automatiser les associations d’idées2, et plus fondamentalement de recourir au moteur de recherche personnel. J’écris pour oublier, et j’oublie souvent que j’ai écrit, alors d’ici à me rappeler qu’il faut chercher… Or c’est peut-être dans l’écart entre deux formulations d’une idée similaire, dans la répétition d’une fulgurance, dans la redécouverte d’une obsession, que réside une bonne part du « processus créatif ». Le rêve de la mémoire parfaite est la promesse d’une stérilité monstrueuse.
Compagnon de Zola, un système rudimentaire d’analyse textométrique capable de provoquer l’angoisse de la page blanche, de Gary, un éditeur de journal intime numérique que j’ai longtemps utilisé, et de Loti, un langage de balisage similaire à Markdown que je ne désespère pas de formaliser. Ne cherchez pas de signification au choix des auteurs : ma bibliothèque ne comprend aucun de leurs ouvrages, mais ces noms à deux syllabes toniques roulent dans la gorge. ↩︎
Des systèmes aussi complexes que Roam ou Obsidian n’y parviennent toujours pas. ↩︎