The PC in front of me is literally five thousand times faster than the graphing calculator in my closet - but the latter can boot to a useful system in a fraction of a millisecond, while my PC takes almost a minute. Productivity per CPU cycle per Watt is the lowest it’s been in decades, and is orders of magnitude (plural) beneath its potential. So far as most end-users are concerned, computers haven’t improved in meaningful ways in the past 10 years, and in many respects have become worse. The cause is well-known: programmers have spent the entire lifetime of our field recklessly piling abstraction on top of abstraction on top of abstraction. We’re more concerned with shoving more spyware at the problem than we are with optimization, outside of a small number of high-value problems like video decoding. Programs have grown fat and reckless in scope, and it affects literally everything, even down to the last bastion of low-level programming: C.
L’ordinateur le plus rapide que j’ai jamais utilisé est aussi mon tout premier ordinateur — l’Apple IIc. Non, il n’est pas capable d’afficher trois flux 8K en temps réel. Il n’est pas capable d’afficher la moindre vidéo, d’ailleurs. Mais lorsque j’appuie sur une touche du clavier, le caractère correspondant apparait à l’écran instantanément.
Lorsque j’appuie sur une touche du clavier du MacBook Pro 15" que j’utilise pour rédiger cet article, le caractère correspondant apparait à l’écran après une fraction de seconde. La latence est faible, infime même, mais elle est bien là1. À chaque fois que je démarre un ordinateur des années 1980, ou que je tape sur un traitement de texte2, je suis frappé par leur immédiateté.
Je ne parle même pas du lancement et de la manipulation des applications. Le chargement d’Apple Writer depuis une disquette 5,5" n’est pas beaucoup plus long que celui d’Apple Pages sur mon MacBook Pro — il est seulement plus bruyant. Le lancement de Microsoft Word 3 sur mon Macintosh SE/30 est quatorze fois plus rapide que celui de Microsoft Word 16 sur mon Mac mini 2018 professionnel.
Pire : le temps d’être (mal) reconnu par Face ID et d’attendre qu’Ulysses daigne bien se charger, j’ai perdu l’idée que je voulais noter sur mon iPhone. Mes outils n’ont jamais été aussi puissants, mais ils n’ont jamais été aussi lents. Voilà pourquoi j’ai toujours un carnet à portée de mains : je déplace mon stylo-plume, et l’encre apparait sur la page, sans délai ni plantages.
Ce n’est pas qu’une impression. Pour préparer un article sur le sujet, j’ai mesuré le délai entre le moment où une touche était activée et le moment où le caractère correspondant apparaissait dans l’interpréteur de commandes, en filmant à 240 i/s (donc avec une marge d’erreur de 4 ms). Il dépassait 100 ms pour mon Apple Extended Keyboard II connecté à mon MacBook Pro 13" 2015 par le biais d’un adaptateur USB vers ADB et frôlait les 50 ms pour mon Vortex Poker II connecté en USB, contre moins de 30 ms pour mon Apple IIc relié à son écran cathodique. Le seul clavier à ma disposition capable de rivaliser avec mon vieil ordinateur de 1984 ? Le Magic Keyboard d’Apple, connecté avec un câble USB vers Lightning. ↩︎
Non, je ne parle pas de logiciel de traitement de texte, mais des machines qui ont fait le lien entre les machines à écrire et les ordinateurs. J’ai tapé quelques rédactions sur la machine qui faisait la fierté de ma mère, et j’aime passer quelques heures à taper sur celles qui composent ma collection, particulièrement les « claviers portables » d’AlphaSmart. ↩︎