« Nous sommes parvenus à un point », explique Sonos, « où certains de nos plus anciens produits ont été poussés à leurs limites techniques ». Comme ils ne recevront plus de mises à jour, et que le web ne s’arrêtera pas de tourner, ils perdront des fonctions à partir du mois de mai. La chaine Hi-Fi familiale, achetée à la fin du siècle dernier, fonctionne comme au premier jour.
Lorsque les ampoules des toilettes de la rédaction ont grillé, nous les avons naïvement remplacées par des ampoules connectées à 16 €, qui mettent deux bonnes secondes à s’allumer et clignotent pendant les dix secondes suivantes. La solution ? Un capteur d’ouverture de porte à 40 € ! Mes bêtes ampoules à 1 €1 s’allument immédiatement quand j’appuie sur l’interrupteur.
J’ai cru que j’allais rester coincé dans le studio où j’ai photographié le Mac Pro : la serrure connectée bloquait l’ouverture de la porte. Après quatre tentatives, nous avons finalement été libérés. Ma porte d’entrée mériterait un coup de peinture, mais elle s’ouvre quand je tourne la poignée, et reste fermée après deux tours de clé.
La maison connectée n’est pas une maison intelligente. Une maison intelligente est une maison sure et fiable, un système résilient grâce à des composants découplés. Tout ce que la maison connectée n’est pas.
Voir
Bojack Horseman (Netflix). « Free Churro » a fini de me convaincre que Bojack Horseman n’était pas seulement l’une des meilleures séries d’animation de la décennie, mais l’une des meilleures séries tout court. Je veux dire :
So I stopped at a Jack in the Box on the way here, and the girl behind the counter said, “Hiya! Are you having an awesome day?” Not, “How are you doing today?” No. “Are you having an awesome day?” Which is pretty… shitty, because it puts the onus on me to disagree with her, like if I’m not having an “awesome day,” suddenly I’m the negative one.
Usually when people ask how I’m doing, the real answer is I’m doing shitty, but I can’t say I’m doing shitty because I don’t even have a good reason to be doing shitty. So if I say, “I’m doing shitty,” then they say, “Why? What’s wrong?” And I have to be like, “I don’t know, all of it?” So instead, when people ask how I’m doing, I usually say, “I am doing so great.”
But when this girl at the Jack in the Box asked me if I was having an awesome day, I thought, “Well, today I’m actually allowed to feel shitty.” Today I have a good reason, so I said to her, “Well, my mom died,” and she immediately burst into tears. So now I have to comfort her, which is annoying, and meanwhile, there’s a line of people forming behind me who are all giving me these real judgy looks because I made the Jack in the Box girl cry. And she’s bawling, and she’s saying, “I’m sorry, I’m so sorry,” and I’m like, “It’s fine. It’s fine.” I mean, it’s not fine but, you know, it’s… fine. And I would like to order a Double Jack Meal, and I’ve kinda got somewhere to be, so maybe less with the crying and more with the frying, huh? And the girl apologizes again and she offers me a free churro with my meal. And as I’m leaving, I think, “I just got a free churro because my mom died.” No one ever tells you that when your mom dies, you get a free churro.
« No show should have that much talking », disait Bojack dans l’épisode précédent, « TV is a visual medium. ». Cette série va me manquer.
The Good Place (NBC/Netflix). À propos de séries qui vont me manquer. La quatrième et dernière saison était particulièrement brouillonne, le temps d’un renversement des perspectives narrative et philosophique de la série, mais le double épisode de conclusion est immensément satisfaisant, avec un retour aux sources scanloniennes de l’intrigue.
Messiah (Netflix). Sans les deux dernières minutes, j’aurais écrit : « cousu de fil blanc ». Avec les deux dernières minutes, je vais plutôt écrire : « et c’est parti pour une deuxième saison ».
Mon voisin Totoro (Studio Ghibli/Netflix). TO-TO-RO TO-TO-RO !
Écouter
The Blue Van, Man up. Je crois que je ne peux plus écouter des albums aussi compressés. Je crois qu’Apple n’utilisera plus de morceaux aussi peu subtils que There Goes My Love dans une publicité. Mais un brin de nostalgie n’a jamais fait de mal à personne.
Miles Davis, Tutu. Tutu n’est pas un album de Miles Davis, c’est un album de Marcus Miller avec Miles Davis. Mais, après tout, c’est l’album qui m’a fait découvrir Miles Davis. Mission accomplie, je suppose ? Je l’ai réécouté pour la millième fois après être tombé sur une interprétation furieuse du titre éponyme par Marcus Miller et Michel Petrucciani, avec Biréli Lagrène, Lenny White et Kenny Garrett.
Kenny Garrett, Sketches of MD. Kenny Garrett, justement, a transfiguré la 21e édition du Saint-Fons Jazz. J’ai souvent remarqué que les plus petites salles étaient les plus difficiles à chauffer — les réfractaires sont plus visibles, les enthousiastes sont moins anonymes. J’ai cru déceler une pointe d’agacement chez la star internationale du saxophone, bien à l’étroit sur la minuscule scène du théâtre Jean Marais, face au public mutique et statique. Mais à force de solos inspirés, et avec l’assistance d’un Ruby Bird fort en verve, la température est montée d’un coup. Au point qu’après trois rappels interminables, Garrett s’est assis au piano, comme s’il fallait trouver une excuse pour faire durer le plaisir.
Anoushka Shankar, Land of Gold. Nous avons été décidément gâtés, puisqu’Anoushka Shankar a aussi multiplié les rappels, après une interprétation virtuose du concerto pour sitar et orchestre no 2 « Raga Mala », composé par son père. Cette pièce mériterait d’être jouée plus souvent2 — outre que l’on n’a pas tous les jours l’occasion d’entendre un sitar, encore moins dans les mains d’Anoushka Shankar, on entend rarement les percussionnistes et harpistes au premier plan. Un concerto étranger et étrange, jusqu’aux applaudissements fournis entre les mouvements, sacrilège qui aurait normalement provoqué huées et réprobations. Mais la salle n’a pas pu se retenir d’exploser à la fin du troisième mouvement (j’ai failli m’y laisser prendre — la force de l’habitude) et remuait comme jamais pendant le quatrième.
Lire
J’ai — enfin ! — terminé la biographie de Michelle Obama. Je ne suis pas encore prêt à écoulire des romans, alors j’enchaine avec Sapiens de Yuval Noah Harari, entre autres lectures. Par ailleurs, je retiens ces articles :
- « Inside big tech’s quest for human-level A.I. » (Jeremy Kahn, Fortune)
- « The Freedom of the Trad » (Jake Meador, Mere Orthodoxy)
- « The math of brewing a better espresso » (Jennifer Ouelette, Ars Technica)
- « Pentagram designed a smart speaker that’s like HitClips for kids » (Dami Lee, The Verge)
- « Le train de nuit, solution écologique alternative à l’avion malgré un matériel vieillissant » (Olivier Razemon, Le Monde)
- « Comment des entreprises polluantes se donnent bonne conscience en plantant des arbres » (Marjorie Cessac, Le Monde)
- « The tools and tricks that let Ars Technica function without a physical office » (Lee Hutchinson, Ars Technica)
Qui remplacent des ampoules connectées, justement. ↩︎
Créée en 1981 à New York, elle a été jouée par quelques orchestres prestigieux à l’hiver 2016, et revient à l’occasion d’une grande tournée d’Anoushka Shankar pour le centenaire de la naissance de son père. Je n’ai trouvé aucune interprétation française du concert depuis la première audition à la salle Pleyel en 1985. ↩︎