Marion Fourcade et Henry Farrell, Wired :

Until we can secure digital voting systems, we shouldn’t use them. As Blaze (and one of us, together with Bruce Schneier), has argued, the problem isn’t just that such systems might be particularly vulnerable to hacking, but that they make it easy to destabilize public confidence in voting outcomes. Voting by mail, combined with spot checks and audits remains the better option.

Non, non, et encore non. Les systèmes de vote électronique ne posent pas un problème insurmontable de sécurité, mais un problème fondamental de démocratie. Les États-Unis, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, la République française, l’État du Japon, ne sont (théoriquement) pas « le gouvernement des masses, par la machine à voter, et pour le profit d’une élite ».

Un système de vote électronique développé et contrôlé par les citoyens dans un cadre ouvert serait assurément plus vertueux que les systèmes développés et contrôlés par des entreprises à but lucratif dans l’opacité la plus totale. Mais même si tous les citoyens étaient des programmeurs, il constituerait toujours un recul démocratique.

Notre système est imparfait, mais il peut être compris — avec enthousiasme ! — par un gamin de sept ans. En tirant le rideau de l’isoloir, en glissant un bulletin dans une enveloppe, en présentant sa carte d’électeur, en participant au dépouillement, en signant les procès-verbaux, nous assistons et participons à la fabrique de la démocratie.

Les machines à voter, même (imparfaitement) sécurisées, nous privent de cet aspect fondamental de la construction démocratique. Les machines à voter font écran au « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Les machines à voter déconstruisent les États-Unis, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, la République française, l’État du Japon.