Bernard Belletante, directeur de l’EMLYON Business School, cité par Gaëlle Ginibrière dans Le Figaro :

Un des atouts des étudiants de classes prépas est qu’ils apprennent à travailler vite et beaucoup. Mais ils reçoivent un enseignement linéaire, dans lequel le prof fait descendre l’info, donne ce qu’ils ont à voir.

De mes cours en classe préparatoire, M. Belletante, je me souviens de dizaines de questions par heure, d’échanges parfois vifs, de conseils patiemment prodigués en khôlle, et de leçons de vie qui me collent toujours au corps. Non, M. Belletante, des profs « qui font descendre l’info » et donnent « ce qu’ils ont à voir » (quoi que cela veuille dire), je n’en ai subi que dans les amphithéâtres de nos universités.

Ancien normalien que vous êtes, êtes-vous donc incapable de mener un travail « multidimensionnel » en toute autonomie ? Votre « type d’intelligence » qui n’est pas « apte à faire du business » et ne correspond pas « aux profils dont les entreprises ont besoin dans les différentes cultures » ne vous empêchera-t-il pas de diriger efficacement une école de commerce ?

Votre inconstance ne risque-t-elle pas de porter préjudice à votre école, alors que vous déclariez en 2011 que « la prépa permet de se doper à la culture générale et d’avoir toute sa vie une plus grande adaptabilité » et que « la plupart des élèves gardent un excellent souvenir d’un enseignement personnalisé avec peu d’élèves dans une logique d’émulation » ? Il faut croire que trois ans plus tard, les préparants sont soudainement devenus indésirables — sans que cela n’ait à voir, bien sûr, avec vos ambitions internationales.

Allez, je vous pardonne : critiquer les classes préparatoires est devenu un signe de reconnaissance dans certains milieux. C’est à savoir qui tapera le plus fort, qui provoquera le plus de réactions… qui mentira le plus. Et qui laissera échapper le plus d’occasions en refusant de reconnaître l’utilité du point de vue original des humanistes et des économistes dans des entreprises de plus en plus désincarnées et déconnectées de l’économie réelle.