Il est fort possible que la prochaine fois que vous visiterez mon blog, son apparence aura changé. Et la fois d’après. Et la suivante.
L’apparence de mon blog change, comme les questions que je traite. Elle reflète mon état d’esprit, comme les billets reflètent mes centres d’intérêt. Elle est le produit de mon travail de veille technologique et de développement, comme les billets sont le fruit de mon travail de veille sur certains sujets et d’écriture.
Tout comme les billets, mis bout à bout, forment le fil rouge de mes réflexions, ces différentes mues forment une sorte de miroir en mosaïque. Ce sont d’infinies variations sur un même thème, avec une structure qui s’affirme de plus en plus, des choix typographiques qui s’affinent, des couleurs indéboulonnables. Comme mon ton propre s’affirme de plus en plus, mes choix de traitement s’affinent, et certaines de mes obsessions sont irrémédiables.
Cette impermanence n’est pas satisfaisante, mais elle est condition même de mon progrès : je trouve progressivement ma voix, et je trouve progressivement comment la véhiculer. Chaque étape est définitive en ce qu’elle trouve sa résolution en elle-même, jusqu’à être remplacée par l’étape suivante. C’est un travail en cours, qui ne prendra sans doute jamais tout à fait fin, une expérience fascinante de construction, de dialogue, d’opposition et d’enrichissement du message et du média.
« Tout change et rien ne demeure »1 : en ce qu’il est une manifestation de ma personnalité forcément changeante, pourquoi ce modeste blog ferait-il exception ?
« πάντα χωρεῖ καὶ οὐδὲν μένει », attribué à Héraclite par Platon, Cratyle, 402a. ↩︎