Des automobilistes pour un kilomètre
Olivier Razemon, L’interconnexion n’est plus assurée :
C’est toujours la même consternation quand paraissent les statistiques de l’Insee sur les déplacements quotidiens. Selon ce document issu des recensements annuels et rendu public le 19 janvier, 42 % des personnes dont le lieu d’emploi est situé à moins d’un kilomètre de chez eux prennent le plus souvent leur voiture pour s’y rendre. […] Un kilomètre se parcourt en dix minutes à pied, en trois ou quatre minutes à vélo, et parfois beaucoup plus, en fonction de la voirie et du stationnement, en voiture…
J’aimerais tout de même savoir ce que cela dit de l’hostilité, réelle ou perçue, des automobilistes à l’encontre des piétons. En me rendant au bureau, à pied et plus d’un kilomètre de mon domicile, je dois régulièrement m’imposer devant des véhicules qui refusent de freiner avant un passage clouté ou décident de monter sur le trottoir. Des voitures conduites, donc, par des personnes ayant souvent refusé d’être à ma place. Sont-elles à ce point paniquées par la violence des autres automobilistes qu’elles deviennent agressives par anticipation ? Jusqu’à quel point cette psychose est-elle auto-entretenue et autoréalisatrice ? Comment détendre cette situation intenable, et redonner envie (et confiance) aux automobilistes de marcher ?