Minos had always spoken of the marriage I would make one day; a glorious union that would heap honour upon Crete. He should not have boasted. The creeping realisation chilled my bones. How could I defend myself against his wrongdoing? If the gods were offended by him and struck down his wife, then why not his daughter? I could feel a change in Eirene as she sat beside me. My words had surprised her. She had no doubt expected that I was distraught over a trifle, a wisp that she could swipe away like mist dissolving in the rosy fingers of the dawn. What I did not know was that I had hit upon a truth of womanhood: however blameless a life we led, the passions and the greed of men could bring us to ruin, and there was nothing we could do.
Tandis que les hommes grecs meurent de morts héroïques, leurs épouses vivent des vies tragiques, lorsque les femmes grecques meurent de morts tragiques, leurs époux vivent des vies héroïques. Si Jennifer Saint voulait réinterpréter le mythe d’Ariane à l’aune des luttes féministes, alors elle s’y est prise fort maladroitement, en refusant de cultiver les germes de son propre flétrissement.
Ariane est la victime du charme de Thésée plutôt que l’actrice d’un coup géopolitique, Pasiphaé se claquemure dans le palais de Minos au lieu d’en délivrer Dédale, Phèdre se pend alors qu’Ariane rembobine sa pelote. Pire : la princesse aux belles boucles, double mortel du divin Dionysos, devient une mère au foyer flanquée de mille nounous qui coule des jours tranquilles dans le resort de Naxos avant de mourir médusée.
Quitte à s’affranchir gratuitement des canons, Saint aurait pu en faire une sorcière qui délivre sa sœur de sang et ses sœurs de rang dans une sanglante (et donc joyeuse) réappropriation du ménadisme. Mais non : le féminisme d’Ariadne est une mode bourgeoise, une allusion pudique, une théorie idéaliste. Reste que de la même manière que les compositions les plus mièvres de Strauss1 recèlent quelques morceaux de bravoure, la prose de Saint compte quelques passages brillant du lustre des vieilles antiquités.
C’est-à-dire tout l’œuvre de Strauss. ↩︎