Je n’aurais pas pu mieux choisir mon moment pour relire Si c’est un homme. Quand je vois un policier plaquer un adolescent au sol, s’agenouiller sur sa trachée, répondre « je m’en fous » quand le gamin s’époumone à crier « je ne peux pas respirer », je vois le petit kapo décrit par Primo Levi. Je vois la même ivresse procurée par la moindre once de pouvoir. Je désespère devant les mécanismes qui empêchent encore et toujours la masse asservie de se soulever contre cette petite clique de traites à leur classe qui exécute les ordres que la bourgeoisie n’a même pas eu besoin de lui donner. Il est grand temps de libérer les camps.