Allez savoir pourquoi, je n’ai jamais réussi à finir Le vieil homme et la mer, pas plus que les autres œuvres d’Ernest Hemingway. Je m’en serais voulu de mourir d’un choc anaphylactique sans l’avoir fait : inspiré par Yo-Yo Ma, qui attendit son quart d’heure règlementaire en jouant du violoncelle, je suis parti me faire vacciner avec mon petit Hemingway sous le bras. C’est une œuvre fulgurante certes, un modèle absolu d’écriture à l’économie, bouleversant dans sa concision, mais il restera surtout associé à ce moment tant attendu et si vite passé. Aujourd’hui, j’ai encore du mal à concevoir le « monde d’après ». Mais ce soir, j’espère bien rêver de lions.