Une magnifique étude de la solitude, dénichée dans un fatras de bouquins coincé entre une boulangerie et une épicerie, goutte de culture dans le lac de conservatisme qui submerge Aix-les-Bains. Catherine Eyjólfsson traduit délicatement la prose musicale de Gyrðir Elíasson, joliment composée en Lyon par les intrigantes éditions de la Peuplade.

Notes

« Voilà ce que l’art fait à l’homme », p. 68 :

Quand je me lève de la table de cuisine, l’heure de dîner est depuis longtemps passée, et je n’ai rien pris pendant tout ce temps, ne faisant qu’écrire et me verser une tasse de café sans penser à la nourriture. Voilà ce que l’art fait à l’homme, ou peut faire pour lui, car l’art fait oublier tout appétit, et ce n’est peut-être pas plus mal, du moins si l’on veut maigrir et si l’on est du genre à ne rien oublier autrement. Celui qui en est incapable trépasse, sinon littéralement, du moins en son for intérieur.