Je ne crois pas que j’aurais pu faire plus Français qu’en demandant à la libraire de me recommander une sélection de livres suisses. Je ne crois pas qu’elle aurait pu faire plus Suisse qu’en me proposant de lire Galel. L’écriture de Fanny Desarzens, sèche, répétitive, ciselée, panoramique, procède de la montagne suisse. L’amitié de ces trois gars-là, taiseuse, tendre, sporadique, irréductible, procède de la montagne suisse. La blessure de Galel, profonde, lancinante, cruelle, insoutenable, procède de la montagne suisse. Une montagne fictive, entre le val du Tésor et la pointe de l’Osanne, mais indéniablement suisse. C’est beau, la Suisse.