Les lois de la frontière n’est pas mon Cercas favori, mais comme toujours, l’écrivain espagnol parvient à distiller quelques vérités sur le métier d’auteur (et de journaliste) qui valent bien les 400 pages autour.

Notes

p. 226 :

Au début, c’était certes mon idée : écrire un livre sur Zarco pour dénoncer tous les mensonges qu’on a racontés à son propos et pour raconter la vérité ou une part de vérité. Sauf qu’on n’écrit pas les livres qu’on voudrait mais ceux qu’on peut ou ceux qu’on trouve, et le livre que j’ai trouvé est celui dont on parle et en même temps, il ne l’est pas.

p. 381 :

Il y a deux raisons à ça. La première, c’est qu’au début, je n’ai pas eu envie de parler de Zarco : je voulais juste l’oublier, tout comme je voulais oublier Tere. La seconde, c’est que je me méfie des journalistes, surtout des journalistes sérieux ou prétendus tels. Ce sont les pires. Eux, ils savent tromper, contrairement aux journalistes frivoles. Les journalistes frivoles mentent, mais tout le monde le sait et personne ne les prend au mot, ou presque personne ; les journalistes sérieux, en revanche, mentent en se retranchant derrière la vérité et c’est pourquoi tout le monde les croit. Et c’est pourquoi leurs mensonges font si mal.