Il semblerait que le libraire qui m’a recommandé le pavé d’Olivier Bruneau n’avait lu que les mots « intelligence artificielle » sur la quatrième de couverture. Au-delà des concepts à la mode, on retrouve les vieilles ficelles de la science-fiction de troisième rang — la privatisation d’un État vendu à la découpe, le recours aux paradis artificiels, la légalisation des tabous, les pulsions forcément libidineuses des prolétaires évidemment animalisés. Esther est aussi prévisible et superficiel que Speak était surprenant et bouleversant. Et puis bon, ça valait bien de faire tout un foin pour une scène de cul que l’on croirait écrite par une intelligence artificielle dressée aux romans Harlequin-c’est-le-champion-de-l’amour.