Le « Vibrant Pink » n’est pas la, mais les couleurs de l’année pour Lamy. Sous forme d’encre, c’est un rose véritablement vibrant, presque chewing-gum. Sous forme de stylo, c’est un magenta saturé, étonnamment proche du magenta-rouge de l’AL-star « Black Purple » de série.

Lamy AL-star Vibrant Pink en haut, Lamy AL-star Black Purple en bas.Image Anthony Nelzin-Santos.

 Canon PowerShot G5 X à 37 mmISO 2501/60 sƒ/5,6

Avec le Safari et le Vista, dont il partage les caractéristiques et les dimensions, l’AL-Star forme le cœur de la gamme de Lamy. Comme son nom l’indique, il possède un capuchon et un baril en aluminium, au lieu du plastique ABS des Safari (opaque) et Vista (transparent). Les trois stylos utilisent la même section triangulaire en plastique, avec quelques différences cosmétiques toutefois1, et la même plume Z502, déclinée de l’extra-fine à la large en passant par quelques tailles d’italiques.

Autant dire que si vous avez déjà utilisé un Safari ou un Vista, vous ne serez pas dépaysé par l’AL-star. Vous remarquerez qu’il coute cinq euros de plus que le Safari, mais pas qu’il pèse cinq grammes de plus. Les finitions mates du Safari sont légèrement texturées, et glissent moins lors des longues sessions d’écriture, mais l’aluminium de l’AL-star est d’une résistance à toute épreuve, un partout la balle au centre.

Le Lamy AL-star Vibrant Pink, équipé d’une cartouche T10. La fenêtre oblongue permet de garder un œil sur le niveau d’encre sans dévisser le baril. L’agrafe du capuchon, souple mais ferme, est très commode.Image Anthony Nelzin-Santos.

 Canon PowerShot G5 X à 37 mmISO 2501/80 sƒ/5,6

Vous retrouverez sinon les mêmes cartouches propriétaires d’une bonne capacité, le même convertisseur malheureusement optionnel, et la même fenêtre emblématique et fort pratique. Si vous n’aimez pas la section du Safari, qui impose la prise à trois doigts traditionnelle, ou sa plume en acier dure comme un clou, vous n’aimerez pas l’AL-star. Mais revenons au point qui distingue ce modèle : sa couleur.

Sous certaines lumières, le « Vibrant Pink » est riche et saturé, sans jamais être aussi rose que l’encre qui accompagne ce stylo. Sous d’autres, il est plus profond, au point qu’il est parfois difficile de le distinguer du « Black Purple » de série. Une petite déception, dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs, une de plus après l’ennuyeux Lamy 2000 du jubilé et le cafouillage de l’encre Pacific Blue (sans même parler du énième Safari noir).

La plume Z50 en acier. Remarquez le léger défaut d’alignement entre la section et le baril.Image Anthony Nelzin-Santos.

 Canon PowerShot G5 X à 37 mmISO 2501/80 sƒ/5,6

Or dans le même temps, ce stylo me fait douter de la capacité de l’outil de production de Lamy à suivre la cadence des éditions limitées annuelles. Si la fabrication est largement automatisée, le contrôle qualité fait encore intervenir des mains humaines, qui auraient dû arrêter mon modèle. La plume n’est pas parfaitement usinée, et aurait mérité quelques secondes de polissage supplémentaire. Pire, il manque quelques micromètres au pas de vis de la section pour garantir un parfait alignement avec le baril.

Ce n’est qu’un stylo parmi des milliers, mais j’ai retrouvé les mêmes défauts sur d’autres modèles dans plusieurs boutiques. De petits soucis de fabrication, un gros manque d’imagination, quelques flottements stratégiques3… voilà qui m’inquiète (un peu) pour ce qui reste l’une de mes marques favorites.

Écrit avec

Brouillon écrit avec un Lamy AL-star « Vibrant Pink » (F) encré avec Lamy Vibrant Pink sur un carnet Leuchtturm1917 Pocket A6 (80 g/m²). Article rédigé avec un HHKB Professional 2 et 1Writer.


  1. La section du Safari est opaque, alors que la section des Vista et AL-Star est translucide. La section des Safari et Vista est assortie au baril, et donc celle du Vista est complètement transparente, alors que celle de l’AL-star est fumée quelle que soit la couleur du baril. Les trois sections semblent identiques, mais ne sont pas interchangeables. L’encliquetage du capuchon est assuré par un renflement du baril sur les Vista et AL-star, et par un anneau en caoutchouc sur la section du Safari. Il faut récupérer cet anneau, ou trouver un « o-ring » d’une taille similaire, pour monter la section de l’AL-star sur le baril d’un Safari, et inversement l’enlever pour monter la section d’un Safari sur le baril d’un AL-star. ↩︎

  2. Qui équipe d’ailleurs tous les stylos de la gamme Lamy, à l’exception du Lamy 2000 qui utilise une plume en or spécifique, et du Lamy Aion qui utilise une plume galbée plus adaptée à son design, mais montée sur le même conduit et donc interchangeable avec les plumes Z50. Les modèles les plus luxueux utilisent une plume Z50 en or, que l’on peut acheter séparément afin de transformer un banal AL-star à 27 euros en « Gold-star » à plus de 100 euros. ↩︎

  3. Comme le changement précipité et désorganisé de distributeur en Amérique du Nord, ou la récente décision d’augmenter le prix des plumes EF en Europe, une manière sans doute de faire baisser la pression sur les stocks pour mieux servir les marchés asiatiques où elles sont très populaires. Ce qui ne fait que renforcer les interrogations sur les capacités de production de Lamy (la fabrication des plumes EF est plus longue et plus délicate que celle des autres tailles). ↩︎