Image Anthony Nelzin-Santos.

« Violette Pensée » n’est pas l’encre la plus intéressante de ma collection, ni même l’encre la plus intéressante du catalogue de Herbin, mais elle n’est pas ennuyeuse pour autant. C’est un violet tirant vers le bleu, un indigo d’autant plus froid qu’il est utilisé avec une plume large. Le mot qui me vient à l’esprit est « scolaire » : cette teinte me rappelle celle de la réglure des cahiers de mon enfance.

C’est une encre plutôt saturée, comme toutes celles de Herbin, mais transparente. Un composé sombre — qui résiste légèrement à l’eau — lui confère un caractère velouté, presque poudré. Ce qui ne veut pas dire que cette encre est granuleuse ou sèche : elle est fluide, ne bave pas ni ne traverse le papier, et sèche plutôt rapidement.

Herbin propose « Violette Pensée » par boite de six cartouches standard courtes (3,25 €) et par flacon de 30 mL (6,95 €). Un prix raisonnable pour une présentation soignée : la petite boite métallique protège efficacement les cartouches, et le flacon « en D » intègre un repose-plume délicieusement rétro.

La citation

La nature est une œuvre d’art, mais Dieu est le seul artiste qui existe, et l’homme n’est qu’un arrangeur de mauvais gout. La nature est belle, le sentiment s’exhale de tous ses pores ; l’amour, la jeunesse, la beauté y sont impérissables. Mais l’homme n’a pour les sentir et les exprimer que des moyens absurdes et des facultés misérables. Il vaudrait mieux qu’il ne s’en mêlât pas, qu’il fût muet et se renfermât dans la contemplation.
— George Sand, François le Champi, Paris, Folio, 2012 (1848).

Écrit avec

Test écrit avec un Muji Fountain Pen (F) encré avec Herbin Violette Pensée sur un bloc Rhodia nᵒ 18 ligné (80 g/m²). Article tapé avec un clavier HHKB Professional 2 et Ulysses pour iPad.